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Polémique entre voyageur ou touriste
J’aimerais aborder un sujet polémique aujourd’hui (pour faire suite à cet article).
J’ose ajouter, bêtement polémique et j’entends bien essayer de vous faire comprendre pourquoi. Pour ceux qui ont le goût des longues discussions, je vous invite à jeter un oeil à mes échanges avec Aline sur Facebook.
Non seulement ce qu’elle dit est sensé et vrai, mais en plus, elle m’a permise de me remettre en question sur ma façon de parler et de présenter les choses quand je parle de voyage. Vous remarquerez qu’au début, Aline est très agacée et je la comprends car en la lisant, je me dis « putain mais elle a raison ! »…
Nous terminons sur une note positive mais du coup, elle m’a inspirée pour réagir ici au sujet du touriste et du voyageur. C’est avec joie que je lirais vos réactions alors n’hésitez pas en commentaires !
Voyageuse ? Touriste ? Les deux ?
Je crois qu’il faut que je sorte de ma petite bulle de voyageuse en cessant un peu ces catégorisations et comparaisons complètement stupides et dénuées de sens.
Bien que ce soit difficile à admettre, de toute évidence, à Bagan ou à Kathmandou, j’étais une touriste. Attendez, pourquoi « difficile à admettre » ? C’est vrai, on passe notre temps à vouloir différencier le « touriste » du « voyageur » mais au final, non seulement on s’en tape, mais en plus dans les deux cas, c’est du tourisme !
Si je me plais à me définir comme une « voyageuse », « baroudeuse » ou encore « aventurière », finalement, je ne suis qu’une touriste mais, je ne sais pas pourquoi, se faire appeler « touriste » sonne comme une insulte dans la sphère des backpackers !
« Ah ouais non mais j’aime pas les endroits touristiques ! Je préfère aller hors des sentiers battus ! »
Non seulement, moi aussi je dis ça, moi aussi je pense ça, et pourtant, moi aussi je suis allée dans des endroits touristiques parce que… Qu’on le veuille ou non, nous ne sommes pas les premiers à fouler ces terres étrangères et il faut bien l’admettre !
Mais au fond, où est le mal ?
Je n’ai rien à prouver à personne. Et vous qui me lisez, voyageurs ou touristes, peu importe, vous n’avez rien à prouver à personne non plus ! 🙂
Je vais d’un point A à un point B puis C puis D et ainsi de suite puis je recommence. Après, ce qu’il se passe dans mon coeur et dans ma tête, ce n’est pas étiquetable et c’est différent. Cela a bien plus de valeur.
Les comparaisons
En somme, peu importe l’étiquette qu’on s’auto-attribue, à partir du moment où nous visitons un pays qui n’est pas le notre, NOUS SOMMES DES TOURISTES. Au fil du temps et de la bêtise humaine (soyons honnêtes, c’est bête), nous avons tendance à différencier le voyageur du touriste. Voilà le genre de comparaison grossière :
- Valise + 2/3 semaines + aller/retour = touriste
- Sac à dos + X mois + aller simple = voyageur
Je la fais aussi cette différence car pour moi, voyager ce n’est pas simplement se déplacer d’un point A à un point B mais finalement, j’ai rencontré des touristes aux âmes de voyageurs et des voyageurs aux âmes de touristes ! (Je continue à comparer là…)
On croit toujours que les backpackers sont les mecs/meufs cool qui vivent la « vraie » aventure alors qu’ils peuvent s’avérer n’être que des coquilles vides en mouvement, imperméables aux nombreux enrichissements du voyage.
En d’autres termes, pourquoi se fatiguer à vouloir catégoriser les gens ? Et puis, chacun peut bien voyager de la façon dont il a envie non ?
Quel bilan ?
Résultat des courses, c’est débile de vouloir faire cette différence tout comme c’est débile de juger un livre par sa couverture (je place une petite citation comme ça hop 😉 ) ! Que nous ayons une valise à roulette ou un sac sur le dos, je suis persuadée que nous avons tous à découvrir et à apprendre des uns et des autres.
Avant d’aller en Birmanie, j’entendais constamment que c’était authentique et peu voire pas du tout touristique alors mes attentes en matière d’aventure là-bas étaient très élevées ! Au final, j’ai visité des étapes touristiques (mais pas seulement 😉 ) et ce n’est pas ça le problème.
Le problème c’est que c’est mon égo qui a pris une claque et qui s’est senti trahi parce que, non, je n’étais pas la seule ni la première (ni la dernière) à me rendre à Bagan ou au Lac Inle. Tout comme des milliers d’autres touristes, j’y suis venue dépenser mes kyats en repartant avec mes jolies photos !
Bon, je vous rassure, j’ai vécu des moments plus profonds que ça 😉 mais c’est bien de garder les pieds sur terre quand même.
Ce qui compte pour moi, c’est ce qu’il se passe dans ma tête et dans mon coeur lorsque je vis des moments plus ou moins intenses et que je croise le chemin d’autres êtres humains. Qu’importe qu’ils soient des « locaux » ou des « touristes », pourvu que nous apprenions et découvrions la vie avec ce qu’elle a de plus beau ou de plus moche à nous offrir.
Bref, je suis une touriste…
Hello Cyn,
Marrant ce ptit article. Touriste ou voyageur, on à tous des préjugés plus ou moins profonds sur le monde ou les personnes. Cela sert à se repérer, se protéger et faire des choix car on ne peut pas tout faire, pas tout connaitre, pas tout creuser pour découvrir davantage le fond que la forme.
Pour ma part, j’aime bien quand je suis à l’étranger, surtout au Chili en réalité, me fait passer pour un résident, et non comme un touriste ou voyageur. C’est un jeu et surtout un indicateur personnel de mon implication et d’absorption de la culture. (Combien de temps vais-je tenir dans me faire démasquer ? ahah).
Mathieu a récemment publié : De San Pedro de Atacama à la Bolivie #1 : le Sud Lipez
Hey Mat’,
C’est vrai mais finalement, ne pouvons-nous pas mettre de côté ces étiquettes? C’est quand même mieux de vivre les choses profondément sans s’attarder sur des comparaisons sans importance!
Moi aussi j’adorerais me faire passer pour une résidente là où je voyage mais avec mes bouclettes en Asie, c’est un peu tendu hahaha! 😉
Cela dit, je vois ce que tu veux dire. 🙂
Repasse quand tu veux!!!
A bientôt!
C’est assez marrant comme sujet car quand je voyage, j’aime pas faire « comme les touristes » mais finalement j’en suis un et je fini par faire comm un touriste. Pourtant je trouve qu’il y a une difference entre les deux.
Au-dela des definitions du dictionnaire, pour moi un voyageur c’est celui qui va se creer sa propre route. Il y a une dimension plus personnelle dans le voyage. Alors qu’un touriste va se laisser prendre en charge par un « tour guide » ou rester dans les endroits touristiques, peut-etre car il est sur place moins longtemps que le voyageur, ou moins habitue au voyage.
Mais au final, c’est du tourisme, on a un appareil photo, on a oublie sa creme solaire ou son bonnet, on a notre lonely planet ou on va sur trip advisor, on essaye de dire bonjour et merci dans la langue du pays et on veut passer un bon sejour! Bref, on est tous des touristes.
Salut Nico,
Pas grand chose à ajouter à ce que tu dis, on se rejoint mais au final, c’est vrai, nous sommes des touristes et pour ma part le voyage a plus de signification intérieurement et humainement parlant. 🙂
Joyeux Noël au passage! A bientôt!
Salut Cyn, c’est un très bel écrit que tu nous propose ici ! C’est vrai qu’en général le mot « touriste » a tendance à nous blesser, nous qui nous sentons plus comme « voyageur ». Cependant, il y a bien une différence entre le voyageur et le touriste, c’est la manière d’appréhender notre voyage. Le touriste va vouloir se la couler douces : il est en vacances, il souhaite passer des vacances tranquil à découvrir un pays et consommer du touristique. Le voyageur, lui, peu lui importe de consommer du touristique, il n’est pas en vacances, mais en « mission » à la découverte du monde et de l’humain avant tout ! Je n’aurais peut être pas du comparer, mais je vois les choses de cette manière…
Merci pour ton article en tout cas, passe de bonnes fêtes de fin d’année.
Hello,
100% d’accord mais au fond, nous sommes tous des touristes si on regarde globalement. Après, les différences que tu évoques sont évidentes, c’est sûr! 🙂
Bonnes fêtes également et merci pour le commentaire!
Beaucoup de vrai dans ce que tu dis là, on a toujours peur de la masse, toujours envie de croire que nous, nous sommes différents, que notre voyage est unique… C’est bon de redescendre un peu et d’avouer que nous sommes des touristes (même si comme tu dis, ça fait assez insulte suprême). On aurait un œil différent peut-être, parce que l’on cherche l’authentique, mais avec quand même un beau portefeuille et une bonne ‘tête’ de touriste. Il est grand temps d’assumer ! Je suis une touriste, je suis une touriste, je suis une touriste ! (c’est dr comme exercice). Merci ☺