Alors? Titre accrocheur un peu? Bon, entrons dans le vif du sujet.
Vous avez certainement vu tourner cet article sur la toile mais quel rapport avec le voyage? Et bien je vais développer ça avec vous.
Une jolie photo peut faire envie, que ce soit pour une belle assiette, un bel homme, une jolie femme, un beau paysage et j’en passe… Or, derrière ces « beautés », il n’y a pas QUE de jolies choses. Si on prend des photos de magazine, par exemple, on sait tous que photoshop est passé par là. Une photo sans défaut, c’est plus beau et plus vendeur mais est-ce vraiment la réalité?
En voyage, c’est pareil! Les jolis blogs de voyage avec de superbes photos donnent envie de traverser l’écran et de voir la même chose. Alors oui, évidemment qu’on voit et qu’on vit de belles choses en voyage mais pas seulement. Au final, tout ça a du bon mais aujourd’hui, j’ai envie de mettre le doigt sur ce qui n’est pas toujours une partie de plaisir.
Voyager, c’est le bonheur…
Oui, mais le bonheur a ses imperfections, tout comme le voyage a les siennes et justement, c’est ce qui le rend authentique.
C’est d’ailleurs comme dans une vie de couple: ce n’est jamais tout rose mais ça n’empêche de s’aimer!
Quand on me demande « alors c’était comment? » évidemment, je réponds que c’était génial! Pourquoi? Parce que c’est vrai et que dans tous les cas, c’est impossible de résumer en quelques mots… S’il fallait que je donne vraiment mon avis, j’y passerais plusieurs heures mais je n’ai pas envie d’ennuyer quelqu’un qui ne s’y intéressera pas. Et, soyons honnêtes, je n’ai pas toujours envie de m’étaler non plus…
Alors, puisqu’ici je peux m’exprimer librement, je vais vous dire ce que je pense de mes voyages. Ce sont des expériences incroyablement enrichissantes mais il m’arrive de m’ennuyer, il m’arrive d’être triste, il m’arrive de faire de mauvaises rencontres, et ça, c’est comme dans la vie de tous les jours! Voyager est une expérience unique que chacun appréhende à sa façon mais qui nous apprend toujours quelque chose dans les bons et les mauvais moments.
Alors évidemment, il y a diverses façons de voir chaque situation. Je prends un exemple: mon trajet en train d’Agra à Delhi. J’ai choisi de vivre ce moment dans ce train. Quelqu’un d’autre aurait pu faire le même choix ou bien s’enfuir au prochain arrêt. Ce que je veux dire c’est que de cette situation imparfaite sur mon échelle de confort, j’ai choisi d’en tirer le meilleur. Facile à dire quand ça se passe bien, c’est vrai, mais c’est le cas.
S’il m’arrive d’avoir le moral dans les chaussettes, c’est comme à la maison. Sauf qu’en voyage, les copains ne sont pas là pour me remonter le moral et c’est un des défis à relever quand on est seule à des milliers de kilomètres des êtres qui nous sont chers. Evidemment, on fait des rencontres qui mettent du baume au coeur, et heureusement, mais ça n’arrive pas toujours ni quand on le désire…
Lorsque j’ai vécu le tremblement de terre au Népal, que je pensais y mourir, j’ai choisi de ne pas rentrer à la maison mais de continuer mon voyage malgré que ce soit une situation difficile… Par chance, j’étais très bien entourée mais c’est quand même sacrément dur d’être loin de sa famille quand on vit un tel événement et qu’on flirte avec la mort.
Et puis au-delà des paysages de rêve, on plonge dans la pauvreté et la maladie sans écran de télévision en guise de barrière, on se trouve dans des situations extrêmes qui dépassent notre imagination et qui vont changer notre façon de voir les choses en nous mettant une claque tellement énorme qu’elle laissera une cicatrice à vie… Le pire, pour ma part, c’est de me sentir impuissante face à des situations ou des personnes auxquelles j’aimerais apporter mon aide.
Bref, le voyage je le vis et je l’aime avec ses bons et ses mauvais moments! Ce n’est jamais toujours rose et c’est bien ça la vie! A tous ceux qui pensent que voyager déconnecte de la réalité, c’est tout l’inverse.
Quand on me demande « alors tu as préféré quel pays? » je comprends cette question mais je suis incapable d’y répondre. Parfois, je cite le Vietnam pour l’avoir découvert en moto mais au fond, j’étais constamment dans des états d’esprit différents au fil de mon aventure. Chaque moment, chaque personne, chaque situation donne une signification, une leçon.
Lorsque j’ai acheté mon aller simple Paris – Delhi, c’était aussi facile qu’aller acheter du pain et pourtant, je ne vous cache pas que j’ai bien stressé avant mon départ en Inde!!! Alors oui, j’aime voyager mais le 3 mars 2015, dans le hall d’embarquement de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, seule, je pleurais comme une madeleine en me demandant ce que j’étais en train de foutre!
En somme, c’est normal qu’en parlant de voyage avec quelqu’un, on a tendance à vanter les aspects positifs de l’aventure car c’est plus facile et plus rapide à mettre en avant (quoique, certains moments méritent d’être développés). Et puis ça nous remet des étoiles dans les yeux! Néanmoins, quand il s’agit d’évoquer une sale expérience, c’est autre chose.
Alors oui, on peut raconter la fois où on s’est fait voler son appareil photo, le moment où on a raté son bus ou encore la griffure de singe qui a entrainé des points de suture. Mais qui ose vraiment parler des coups de blues, des peines de coeur, des moments d’ennui? Autant de situations humaines et naturelles que le voyage n’empêche aucunement!
En passant au moins 1 mois dans chaque pays, évidemment que j’ai le temps de m’ennuyer! Mais il n’y a pas que l’ennui qui peut faire de l’ombre pendant un voyage…
Ça me fait penser à Floyd, un allemand d’une vingtaine d’années que j’ai rencontré à l’hostel The Madpackers à Delhi. Non seulement j’étais estomaquée par la maturité de ce garçon mais en plus, il avait souligné une chose très importante. Il me disait qu’au cours de ses voyages, il n’était pas toujours heureux, pas toujours à 100% de sa forme, pas toujours si positif et pourtant, ça n’entachait pas la beauté et l’authenticité de son aventure. Pour lui, tout est important et tout est bon à prendre en voyage, tout est bon à prendre dans la vie en général et je partage son avis.
En d’autres termes, voyager ce n’est pas seulement découvrir des endroits magnifiques, manger des plats succulents, rencontrer des gens extras, partager des moments magiques avec les locaux. Voyager c’est la réalité, c’est la vie, c’est juste une suite de décors, de cultures et de langues qui changent mais au fond, les sentiments et les émotions n’ont rien de différent avec ce qu’on ressent à la maison.
Vous ne m’entendrez jamais dire que je pars pour fuir la routine (j’en avais d’ailleurs parlé ici). Je voyage parce que j’aime ça, parce que j’aime me trouver hors de ma zone de confort, parce que j’aime apprendre et découvrir ce qui m’est inconnu, parce que ça m’inspire… La liste peut encore s’allonger.
Alors, oui je me régale en voyage, à tous niveaux, mais l’herbe n’est pas plus verte ailleurs et je pense qu’il est bon de le rappeler plutôt que d’essayer de faire croire que quelqu’un qui voyage a une meilleure vie qu’autrui! 😉
Alors, comme ces photos sur instagram, pourquoi vouloir faire croire qu’en voyage c’est toujours la vie en rose? Ce n’est qu’une expérience magique avec ses imperfections et ses imprévus. La vie, tout simplement.
Voyager en soi ou physiquement ou les deux. Le voyage intérieur est le voyage le plus important parfois il faut aller au bout du monde pour se comprendre soi-même.
Les hauts, les bas ce qui compte c’est le vécu, je le sens riche chez toi avec ce périple, à quand le prochain ? 🙂
Exactement!
Oui, il a été riche, c’est rien de le dire… Le prochain? Je ne sais pas encore. J’essaye toujours de voyager dans mon quotidien, d’une manière ou d’une autre, mais le prochain voyage physique n’a pas encore de date. 🙂
Merci de me lire Ju! :-*
Hello Cyn
Je me reconnais vraiment dans ce que tu écris : il y a des tonnes de gens qui imaginent que voyager c’est une fuite forcément, ou de l’autre côté, une solution. Pour moi c’est juste le mode de vie qui me rend heureuse avec tout son lot d’expériences positives comme négatives, ce n’est pas vivre hors de la réalité. Ça m’agace toujours quand on me demande « quand est-ce que tu retournes à la réalité ? » Mais j’y suis déjà !
C’est amusant parce que j’ai dans les tuyaux un article qui parle justement du « pays préféré », une question courante mais qui n’a pour moi pas de sens, tout comme toi…
En tout cas je découvre ton blog avec plaisir 🙂
Anne@CaminoNomada a récemment publié : La fête nationale au Chili, c’est du sérieux !
Hola Anne,
Merci d’avoir pris le temps de me lire et bienvenue à toi! 🙂
Et oui, voyager est une réalité et, en effet, je ne fuis rien du tout, au contraire, je vis ce que j’ai envie de vivre.
Maintenant, voyager peut s’avérer être un moyen de fuite ou de guérison ou autre alors disons que chacun voyage à sa façon.
Je suis aussi incapable de citer un pays que je préfère… Bien évidemment, les expériences et les souvenirs peuvent être plus ou moins intenses et marquants mais chaque pays a ses propres valeurs.
A bientôt et bon weekend à toi Anne!
Reviens quand tu veux!
Toujours à l’écoute de vous même hein ? Pas trop fatiguée de raconter votre petite vie, en boucle. On s’en cogne de vos états d’âme.
Bonjour Juliette,
Je suis en pleine forme mais merci de vous en soucier! 🙂
Vous savez ce qui est génial? C’est que vous n’êtes pas obligée de lire mes articles! Super non?!
Enfin, je serais bien embêtée que vous vous blessiez en vous cognant si fort…
Belle journée à vous! 🙂
C’est vrai que notre humeur change souvent lorsqu’on voyage. Cela dépend des pays, bien sûr, et du type de voyage. S’éloigner de notre confort culturel conduit souvent à des moments d’euphorie mais aussi de déprime. J’ai vécu ça dans pas mal de pays, mais plus intensément à Madagascar. Mais n’est-ce pas ce que l’on recherche lorsqu’on voyage?