Vous connaissez le dicton « jamais deux sans trois » et bien je l’ai appliqué à l’Indonésie. Bali, troisième fois, c’est assez explicite alors plutôt que de m’attarder sur ce titre, je vais aller à l’essentiel.
En ce nouveau passage sur l’Île des Dieux, c’est avec joie et excitation que je m’apprêtais à découvrir d’autres coins qui m’intriguaient depuis un moment. Bali ce n’est pas que Kuta, Ubud et le Mont Batur ; c’est bien plus que ça !
Le 23 avril 2017, en provenance d’Hanoi via Kuala Lumpur, j’ai atterri à Denpasar le sourire aux lèvres, heureuse d’être de retour pour la troisième fois.
Puisque j’avais un bon souvenir de Ketut et qu’en plus il avait besoin de travailler, c’est à lui que j’ai fait appel pour venir me chercher à l’aéroport. Toujours un plaisir de le retrouver, souriant, ponctuel et adorable. Au passage, s’il vous faut un chauffeur de taxi à Bali, je vous le recommande vivement (via What’s App, c’est bien pratique pour vous organiser avec lui) :
Bref, j’étais super contente de retrouver Ketut. Il ne parle pas très bien l’anglais mais il en connaît suffisamment pour discuter un peu le temps du trajet. Comme la dernière fois, il m’a accueillie avec un sourire sincère et une poignée de main chaleureuse auxquels j’ai répondu par une accolade. En tant que chauffeur de taxi, il vit dans la zone la plus touristique de Bali où il peut multiplier ses chances d’avoir des clients tandis que sa famille (femme et enfants) vit dans leur village plus excentré.
Ketut me rappelle ce chauffeur de Katmandou qui devait travailler à Thamel (quartier touristique de la capitale Népalaise) dans le but de gagner de l’argent pour sa famille vivant dans un village situé à 200km de là. Vous pourriez penser qu’il n’y a aucune surprise là-dedans car ce scénario est courant que ce soit au Népal, en Indonésie ou ailleurs en Asie. Pourtant, je suis toujours sensible à ces gens, chauffeurs de taxi et autres travailleurs qui doivent gagner leur vie loin de leurs familles dans le but de les nourrir. Sur une note positive, ils ont un boulot et peuvent gagner de l’argent mais ils doivent vivre chaque jour loin de leurs êtres chers.
Ketut est un brave homme du peu que je connaisse de lui (et de mon ressenti). Son rire communicatif m’amuse toujours et autant vous dire que l’ambiance est agréable avec lui.
Rencontres à Seminyak, Bali
» Non mais Seminyak c’est d’la merde, ça sert à rien d’y aller ! »
C’est exactement ce que les expat’ Français vous diront (et peut-être d’autres aussi) mais tout dépend de votre état d’esprit et de vos attentes. Par expérience, j’ai souvent été déçue lorsque j’avais des attentes peu importe qu’il s’agisse d’un voyage, d’une activité, d’une personne ou autre, alors mieux vaut ne pas en avoir pour limiter les déceptions. Alors oui, en surface, Seminyak n’a probablement pas grand chose de séduisant à offrir mais c’est comme tout, il faut creuser pour en savoir plus et apprécier ou non.
En ce qui me concerne, j’associe Seminyak à quelques unes de mes plus belles rencontres à Bali alors je lui accorde une appréciation positive et je sais que j’y retournerai avec plaisir.
En fait, à chaque fois que je voyage, je prends vraiment mon temps histoire d’en profiter au maximum et d’éviter les sauts de puce même si j’ai besoin et envie d’explorer différents endroits en restant en mouvement.
Putu et Bruce
Pour ma première nuit de retour sur l’Île des Dieux, j’ai choisi le même hôtel où j’avais passé ma dernière nuit lors de mon séjour précédent. J’avais simplement la flemme de chercher un autre endroit et je savais que ce serait parfait pour une seule nuit (alors que j’ai fini par prolonger mais ça, je ne le savais pas encore).
Avant d’aller me coucher, j’avais envie de prendre une douche mais puisque tout me rappelait le tremblement de terre du mois passé (qui s’est produit pendant que j’étais couverte de gel douche), j’avais la trouille… Vous imaginez, avoir peur de prendre une douche ? Hahaha… Ça me fait marrer parce que c’est ridicule mais je ne riais pas quand c’est arrivé…
Le jour suivant, j’étais contente de revoir Putu (pron. « poutou »), la réceptionniste avec laquelle j’avais fait connaissance lors de mon dernier passage au 7 Bidadari Boutique Hotel. Elle parlait très bien anglais et m’apprenait l’indonésien et le balinais tandis que je lui apprenais le français, entre autres échanges.
Je ne pouvais pas rester à discuter avec elle ad vitam eternam mais on trouvait toujours un moment pour ça. Nous discutions et riions tellement que je n’avais presque pas l’impression d’être dans un hôtel.
Un mois plus tôt, en mars 2017, j’avais rencontré Bruce, un Colombien avec lequel j’avais un peu discuté le jour du tremblement de terre et de mon départ. Il prévoyait de rester plusieurs semaines à Bali et dans ce même hôtel alors puisque le courant était bien passé entre nous, je lui ai dit que je revenais probablement un mois plus tard et qu’on pourrait se revoir pour discuter plus longuement. À mon retour ce fameux mois plus tard, j’ai recroisé Bruce et nous avons longuement discuté sur plein de choses de la vie et de nos vies respectives. Bruce est un homme adorable et très généreux. Entre nous, il n’y avait absolument aucun jeu de séduction et nous échangions purement et simplement comme deux bons vieux amis. C’était d’ailleurs un réel plaisir d’être en sa compagnie car il avait toujours quelque chose à partager et des anecdotes intéressantes à raconter.
Ketut aka Varapa
Comme moi, Bruce avait adopté le Double D Coffee – tenu par l’adorable Ketut (pron. « kétoute ») – en guise de cantine.
Habituellement, c’est sur deux roues que j’aime vadrouiller à Bali (et ailleurs) mais avant de louer mon scooter, j’ai fait un tour à pied pour trouver un endroit où manger. À peine deux minutes après avoir quitté mon hôtel, j’ai repéré un petit café/restaurant légèrement dissimulé derrière des stores en bambou et qui n’était pas là lors de ma dernière visite dans le coin. J’étais curieuse alors j’y suis allée et j’ai bien fait !
Double D Coffee a ouvert fin mars 2017, lorsque j’étais déjà partie, et Ketut, la propriétaire, a une histoire plutôt originale.
L’endroit est très simple mais accueillant, tout comme j’aime. Le genre d’endroit où on se sent vite à l’aise.
En Asie, il est fréquent que les femmes travaillent en compagnie de leurs enfants donc j’y suis habituée. Au début, Damar, le fils de Ketut, était tout timide donc je ne forçais pas le bambin à réagir à mes âneries. Cela dit, il ne cessait de me regarder (forcément, c’est toujours intriguant de voir des étrangers, surtout pour les enfants).
J’étais venue pour manger un truc rapidement mais finalement, Ketut et moi avons commencé à discuter et ne nous sommes pas arrêtées ! 😀 Elle n’est pas Balinaise mais Thaïlandaise et d’ailleurs, son véritable prénom est Varapa. Originaire de Bangkok, elle a travaillé sur un bateau de croisière pendant 10 ans où elle a rencontré son mari Balinais. Elle parle parfaitement bien anglais, thaï (évidemment) et se débrouille bien en indonésien et un peu en balinais. J’étais tellement impressionnée parce que c’était la première fois que je rencontrais une femme Thaï mariée à un homme Balinais, vivant à Bali et avec une telle histoire.
Lorsqu’elle m’a racontée son parcours, elle disait constamment qu’elle n’imaginait pas se retrouver comme ça, ici, à Bali, dans cette vie. Elle m’a confiée qu’elle voyait beaucoup de femmes au foyer, s’occupant de leurs enfants et de leurs maisons mais que ce n’était pas ce dont elle avait envie… Evidemment, je comprenais très bien son point de vue puisque moi-même, je rêve d’autre chose.
Dans la mesure où elle a travaillé sur un bateau de croisière pendant des années, elle a découvert beaucoup de situations et de gens différents lui permettant d’avoir un esprit très ouvert. Elle me disait qu’elle adorait son boulot et qu’elle aimait être libre donc même si elle aime ses enfants (deux fils), elle ne s’imaginait pas dans la vie qu’elle mène actuellement et je sentais que ça la touchait d’en parler.
Lorsqu’elle a ouvert son café/restaurant, elle m’a dit : « Je pensais que je n’aurais qu’à laisser mes employés faire et venir de temps en temps pour vérifier que tout aille bien mais au final, je n’ai pas d’employés et je travaille beaucoup ! ».
Elle essaye de retourner en Thaïlande une fois par an mais désormais c’est difficile avec son café/resto, ses enfants et son mari qui, lui, travaille toujours sur ce navire.
La maman de Ketut est décédée lorsqu’elle était petite et son papa vit seul en Thaïlande, impatient de voir ses petits-enfants mais Ketut n’est pas en mesure de voyager seule avec ses bambins alors elle doit repousser ce voyage…
Aujourd’hui âgée de 34 ans, elle me disait : « à 20 ans, tu es encore jeune et immature mais à 30 ans, tu as tout ; tu as de l’expérience et tu connais la valeur de la vie ! ».
Bref, nous avions ce genre de conversations : profondes, sensées et remplies de leçons.
Pour en revenir à son café/resto, la nourriture, les jus et le café sont super bons alors forcément, c’est devenue ma cantine (d’autant plus que j’aimais passer du temps avec Ketut et que le rapport qualité/prix était imbattable). Son fils Damar (2 ans 1/2) et son neveu Raditya (5 ans) ont fini par m’adopter comme leur tante en m’appellant « mbok Kadek » ou « tante » (pron. « tannté » genre « tata Kadek », Kadek étant mon prénom balinais). Leurs prénoms signifient « lumière » et « soleil » respectivement alors autant vous dire que ça leur va à merveille compte tenu de leur énergie positive.
Avec eux, je jouais à tout et n’importe quoi comme avec des petites voitures. Je disais à Ketut que, enfant, mon jouet préféré était une petite voiture. Elle me disait : « Ah bon ? Pourquoi un jouet de garçon ? Moi j’aimais les poupées hahaha ! » alors j’ai répondu que j’aimais ma petite voiture et mes poupées mais j’étais plutôt garçon manqué.
Bref, comme à chaque fois que je joue avec des enfants, j’en sors épuisée mais heureuse et reconnaissante de vivre de si bons et beaux moments. 🙂
Comme Ketut, je déteste quand les enfants hurlent ou font trop de bruit mais quand ils ne sont pas là, on ressent leur absence et on réalise à quel point ils apportent de la vie où qu’ils soient. (Ne vous emballez pas les amis, je tiens à ma liberté donc les enfants, ce n’est pas pour tout de suite voire peut-être pour jamais haha ! Suspense…)
Guillaume
À Seminyak, j’ai aussi rencontré Guillaume, un Français qui passe beaucoup de temps en Indonésie grâce à son association. Il a fondé une ONG qui a pour but de conserver les écosystèmes coralliens tout en sensibilisant les communautés qui en dépendent.
Dans la mesure où la santé et l’avenir de notre Planète sont au coeur des préoccupations actuelles, nous en discutons avec intérêt. Je suis en compagnie d’un homme qui prend cela à coeur et qui agit concrètement pour apporter des solutions durables et efficaces. Je suis impressionnée et je me découvre un intérêt pour les coraux qui, jusqu’alors, ne représentaient que de jolis végétaux à observer lorsque j’avais la tête sous l’eau. (NB: les coraux sont des animaux.)
Je suis moi-même sensible à ces problématiques environnementales alors je m’intéresse à ce qu’il fait grâce à son association. J’apprends à quel point les coraux sont essentiels aussi bien pour la vie sous-marine que plus globalement. Et puis très franchement, ça fait du bien de rencontrer des gens inspirants et passionnés par ce qu’ils font.
Nous discutons de plein de choses qui nous animent, nous intriguent, nous révoltent, nous font rêver…
En faisant de telles rencontres et en vivant de tels moments, comment pourrais-je détester Seminyak ?
Au final, aimer ou ne pas aimer un endroit dépend vraiment de ce qu’on y vit, avec qui et des souvenirs qui y sont associés.
C’est clair que Bali est une destination qui appelle à revenir 🙂
Nous n’y sommes allés qu’une fois (pour l’instant), mais on y retournera très certainement à notre passage en Asie.
Belles rencontres 🙂
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Bali est sur notre Todo list, alors on ne devrait pas trop tarder à découvrir cette île qui nous appelle depuis si longtemps!
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