MBBES – Mohoriya Bandipur Believers English School

Dans mon article à propos de Bandipur, je vous parlais de l’école de Dipak et Krishna. Retour sur ma première journée avec eux et les enfants.

Je suis invitée à rester pour voir comment les classes se passent, j’en suis ravie. Tous les écoliers se réunissent dans la cour, en file indienne selon leur niveau, des plus petits aux plus grands. Prière collective et chant de l’hymne national. Krishna, la principale, m’apprend que cette école est destinée aux enfants pauvres et/ou dont les parents sont illettrés. Certains enfants ont des sacs à dos, d’autres des sacs plastiques avec leurs affaires dedans… Quant aux uniformes, certaines chemises sont d’un blanc immaculé tandis que d’autres sont marquées par l’usure et la saleté… Cela m’interpelle car même avec un moyen de mettre tous les écoliers au même niveau, je réalise qu’il y a des différences même à un tel niveau de pauvreté…

Parmi eux, des bambins font 2 à 3 heures de marche pour rejoindre l’école tous les matins car en montagne, il n’y a pas 36 solutions, il faut marcher. Krishna me raconte que l’école a vu le jour il y a 9 ans pour permettre d’offrir une éducation aux enfants n’ayant pas les moyens d’accéder aux écoles du gouvernement, trop chères pour eux. Ecole catholique, cela représente un handicap aux yeux du gouvernement hindouiste qui refuse de leur apporter de l’aide.

Vue sur Bandipur
Vue sur Bandipur
Une autre vue du village :-)
Une autre vue du village 🙂

Dipak, le mari de Krishna, arrive plus tard et me parle de l’école plus en détails, ayant un anglais un peu plus correct que celui de sa charmante épouse. Il mentionne également son orphelinat, à 5 minutes de l’école. Nous prenons le temps de discuter et je propose mon aide spontanément, quelle qu’elle soit, pourvu que ça leur serve. Je leur propose de créer un site internet avec toutes les infos que Dipak me communique. Ils sont enchantés et moi aussi.

L’admission à l’année à l’école MBBES coûte 500-550 roupies par enfant + 200-300 roupies par mois par enfant alors que dans une école voisine, il faut compter 6000 roupies. La différence est énorme.

Après une visite de l’orphelinat et ma première rencontre avec les enfants, je sens que ma visite ne s’arrêtera pas là. Le soir, ils m’invitent à dîner. J’accepte et ai envie de leur offrir quelque chose pour les remercier. Je leur emmène un cahier et un stylo chacun (pour info, 11 cahiers, 11 stylos et 2 boîtes de pastels pour même pas 2,50€). Ah si j’avais pu partager avec vous l’émerveillement de leurs visages! Ce n’était vraiment pas grand chose pour moi mais pour eux, ça semblait beaucoup. Ça m’a fait chaud au coeur.

Photo de groupe avec les orphelins
<3

Krishna m’invite à la rejoindre sur les marches de l’orphelinat. Tous les enfants nous suivent. Je les sens curieux et timides quant à ma présence (j’étais aussi timide qu’eux au départ). Alors, j’en profite pour jouer avec eux. Lorsque l’électricité se coupe, nous sommes plongés dans le noir total et n’avons qu’une petite lampe torche à se partager pour une vingtaine d’entre nous. Ça ne fait rien, nous continuons à jouer. 🙂 Atelier cocottes en papier et 3 p’tits chats. Ça rigole, ça apprend et ça partage! C’est bon de se retrouver avec des enfants qui se contentent de si peu! Une leçon que pas mal d’enfants de chez nous manquent cruellement…

Et puis, un petit garçon vient à se blesser en faisant le pitre. Plutôt que d’alerter quiconque, il s’isole mais une petite fille vient nous avertir. Je prends le petit sous mon aile et lui nettoie sa plaie. Tout le monde m’observe comme si j’étais médecin haha! Plus de peur que de mal. J’avais l’impression d’être Docteur Quinn pendant ces quelques secondes! 🙂 Faut dire que je ressens un désir immense de m’occuper de ces enfants, c’est fou!

Au moment du dîner, les enfants se mettent en file indienne, chacun avec son assiette et son verre. Pas de fourchette ni couteau, ici, on mange avec les doigts (la main droite, comme en Inde). Une fois servis, les petits s’attablent et à la fin du repas, chacun nettoie son assiette et son verre avant de les ranger correctement. Quelle discipline!

Cette soirée fut riche en émotions et en leçons. Ces enfants ont été abandonnés ou bien leurs parents sont décédés… Au hasard d’un moment de partage, la petite Lidiya me demande pourquoi je voyage. Je lui réponds simplement que je réalise un rêve et qu’il me permet de rencontrer des personnes exceptionnelles, comme elle. Elle me dit que plus tard, elle aussi voudra voyager, comme moi. Je lui réponds que j’ai confiance en elle et qu’elle pourra réaliser son rêve, elle aussi. Cette petite reste constamment avec moi et je me sens de la protéger, instinctivement. Un jour, je tentais de dessiner l’école. Lidiya, assise sagement à côté de moi, me disait que c’était très beau. Je lui propose de dessiner quelque chose pour moi. Elle se concentre et s’applique telle une véritable artiste en herbe! Elle s’approche même du réservoir d’eau pour dessiner chaque inscription en détails! Trop mignonne! 🙂

Lidiya qui dessine
Ma Lidiya qui s’applique pour son dessin 🙂

En somme, j’ai passé une semaine avec Dipak, Krishna et les enfants. C’est difficile de partager ce que j’ai ressenti et vécu avec eux. Pas parce que je ne veux pas en parler mais parce que je suis incapable de trouver les mots justes. Je me réjouis d’avoir suivi les enfants au hasard d’une promenade dans la montagne! Je n’oublierai jamais ces moments avec eux et il n’y a pas un jour sans que je pense à eux, croyez-moi! 

Faire un don

Pour la première fois, je souhaite récolter des dons pour quelqu’un. « Quel qui? » Plus d’infos ici: https://www.leetchi.com/c/nepal-bandipur. Ça me tient à coeur car je les ai rencontrés mais j’ai surtout passé plusieurs jours avec eux et je sais que l’argent sera utilisé à bon escient. 🙂 J’insiste sur le fait que personne n’est obligé de donner quoi que ce soit, libre à vous.

Merci déjà d’avoir pris le temps de lire et d’en savoir plus.

 A suivre…

2 commentaires

  1. Ton récit le confirme les inégalités entre sociétés.

    Quant à juger du bonheur ou du malheur de tes hôtes c’est encore autre chose. Tes observations sont vraiment intéressantes je trouve notamment sur les inégalités au sein même d’une société déjà pauvre. Cela semble inévitable donc et pourtant cela n’empêche pas d’apporter sa pierre à l’édifice même si c’est un tout petit caillou.

    • C’est clair! A partir du moment où tu participes, c’est déjà énorme, qu’importe que ce soit avec un petit ou un gros caillou! 🙂

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